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On a parlé bass music et metal avec Downterra, le nouveau projet de XtronX et Arthur Alternatif !

On a parlé bass music et metal avec Downterra, le nouveau projet de XtronX et Arthur Alternatif !

Downterra est né de la fusion entre le DJ et producteur XtronX et le créateur de contenu metal Arthur Alternatif. Nous avons eu le plaisir d’échanger avec eux à la dernière Slow To Core, qui s’est déroulée au BUDA de Bruxelles le 10 février dernier. Les deux Français nous ont parlé des affinités entre metal et bass music, leur rapport à la Belgique et nous ont même parlé de leur premier morceau ! On vous le présente en fin d’article.

Interview Downterra

Premièrement, est-ce vous pouvez vous présenter individuellement en tant qu’artiste ?

Mon projet XtronX – sous lequel je m’étais déjà produit deux fois à la Slow To Core – était très neurofunk. J’ai décidé de mettre un terme à XtronX début 2023, pour entamer quelque chose de nouveau. Ne plus faire uniquement de la neurofunk et revenir à mon premier amour : le metal. Et le mélanger aussi avec de la bass music, pour sortir de son cadre et de ses codes

XTRONX

J’ai un projet qui s’appelle Arthur Alternatif, qui est un média/influenceur autour de toute la scène metal française. On l’a désormais élargi et créé une marque de vêtements (Alternacult) et un side project DJ/live show avec des invités (Alternight). Il me manquait quelque chose, et on s’est dit qu’on allait lancer un projet un peu différent d’un groupe. Avoir le ressenti d’un groupe parce qu’on est à deux, mais avoir une certaine liberté dans la direction.

ARTHUR

Comment vous est venue cette idée de mélanger la bass music et le metal ?

C’est venu d’une fois où je suis allé voir Xavier (XtronX) en concert et qu’il a passé un son de PhaseOne. Ça a été le déclic. On a ensuite fait plusieurs fois un set où il jouait sous XtronX et que je venais sur scène. A ce moment-là, on s’est dit qu’on devait lancer Downterra. On s’est dit qu’on avait la chance d’être un peu les seuls à faire ça. A prendre le chant du metal moderne et le mélanger à l’esprit de la bass music.

ARTHUR

Pour quelqu’un comme toi qui a toujours été attiré par le metal, est-ce que ce nouveau projet n’est finalement que la suite logique ?

Clairement ! Mais j’ai voulu amorcer cela avec Arthur, et sous une nouvelle entité. Histoire de repartir de zéro et qu’on crée notre propre son ensemble. Pas que ce soit mon projet XtronX encore considéré individuellement. Sous Downterra, je suis plus actif dans la production et Arthur apporte ses idées, dans la composition ou l’apport de certains éléments – vu qu’il a un passé de batteur. C’est assez complémentaire.

XTRONX

C’est d’ailleurs ça le plus dur en studio : enlever toutes les sonorités XtronX, s’en détacher. Faire en sorte que ça ne sonne plus comme il faisait avant. C’est aussi compliqué de faire de la bass music que du metal. Je ne te cache pas que c’est un peu galère de produire les deux ensemble !

ARTHUR

Tu es actif dans la promotion du metal, via Youtube, mais aussi les DJs sets ! C’est assez inédit. Comment est-ce qu’on écrit, prépare, un DJ set de metal ?

Le plus dur, c’est le choix des tracks. Surtout que le public metal est vraiment très exigeant. Je passe un morceau de The Prodigy et un autre de HIPPØ & THE JACKET mais le reste, c’est que du metal. J’essaye aussi de me détacher du “play/pause” pour amener mon côté chanteur. Le but, c’est surtout d’être un “frontman” et de ramener quelques invités. D’ailleurs, pour fin 2024, on prépare un énorme show ! Le but du projet est simple : représenter la scène metal française et la mettre en valeur. Quelques groupes – français et américains – que je joue dans mes sets : LANDMVRKS, Bring Me The Horizon, Stick To Your Guns,…

ARTHUR

D’ailleurs, quelles sont vos influences mutuelles dans ce projet ?

PhaseOne ! C’est le mélange parfait entre le metalcore, le deathcore, et la bass music. C’est pour ça qu’il a collaboré avec des groupes comme In Hearts Wake, Thy Art Is Murder, Void Of Vision…Ce qui est vraiment intéressant, c’est que c’est composé comme un son de metal, pas comme un son de bass music.

ARTHUR

Est-ce qu’au final, la bass music n’est pas LE genre idéal à mélanger avec le metal ?

Si bien sûr. Parce que c’est violent. Pour quelqu’un comme moi qui est un grand fan de death metal et de black metal, tu retrouves vraiment la même énergie dans la neurofunk. Ce côté très percussif et “rentre-dedans”. Tu peux vraiment recréer cela en mélangeant les deux.

XTRONX

Que penses-tu des grands festivals de metal – comme le Hellfest ou le Graspop – qui programment également des artistes électro ?

Je trouve que cela amène un peu la légèreté dont les gens ont parfois besoin en festival. Ajouter ce côté un peu hybride et surtout plus festif, ça fait du bien. Surtout quand tu viens de te manger 10 heures de gros metal ! Le milieu du metal est beaucoup moins fermé que celui du rap, par exemple. Je pense aussi que c’est un style qui se tourne beaucoup vers la culture hybride.

ARTHUR

Le metal tire beaucoup vers la culture hybride

Arthur Alternatif

Tu es actif dans le milieu de la bass music depuis un certain temps. Que penses-tu de l’état de la scène en France ?

Je trouve qu’il y a une très bonne dynamique actuellement. Les gens essayent de plus en plus de casser les codes. Par contre, je pense qu’on se raccroche bien trop à l’esthétique “techno” et pas assez à celle du live. Je préfère ce petit aspect imparfait d’un live à celui très pointu et technique. Sinon, je pense que l’évolution est assez bonne. Certains artistes techno se mettent même à produire de la drum & bass.

Par contre, les organisations de soirées ont vraiment du mal en ce moment. C’était déjà compliqué avant le Covid, et maintenant que c’est fini il ne reste plus grand-monde. Il y a de moins en moins de gens qui prennent des initiatives et des risques. Il y a encore des grosses organisations, bien sûr, mais c’est celles qui avaient une base solide. Trouver des endroits pour organiser des soirées est également devenu assez compliqué.

XTRONX

La scène s’est quand même très bien développée. Par exemple, beaucoup d’artistes français sont programmés à la Rampage. Quand tu vois l’expansion d’un gars comme The Caracal Project – qui s’est séparé du DJ set pour se mettre au live – , des gars en riddim qui sont vraiment bien en place, comme SHRQ, Ecraze & Graphyt… Sans parler de Dirtyphonics !

ARTHUR
Downterra
Downterra

Tu gères la programmation du Jardin Electronique. L’affiche est très variée, allant de la drum & bass à la techno. Pourquoi ce parti pris ?

Déjà, il faut savoir qu’on est sur un domaine public. Donc pour avoir les autorisations, on doit proposer un concept qui soit assez “clean”. Le milieu house n’a pas une mauvaise réputation, au contraire de celui en drum & bass – pour les gens qui ne le connaissent pas. C’est hypocrite, quand on voit celui en techno…Alors, pour avoir les autorisations, on a proposé une affiche uniquement house et techno pendant 7 ans. C’est seulement l’année dernière qu’on a fait une scène drum & bass pour la première fois. Et ça a cartonné ! Le public s’est mélangé et était curieux. Pendant notre set – notre premier sous Downterra – c’était plein à craquer. Des gens venaient de base pour aller écouter la techno et se sont finalement arrêtés à la scène drum & bass.

XTRONX

A quoi peut-on s’attendre dans un set de Downterrra ?

Déjà, il y a une super intro et une super outro !  Tout est super calé. Xavier mixe et me concernant, je ne fais que du chant. Je pose ma voix sur les morceaux d’autres artistes, en “back track”, comme on dit. (Si on compte ne jouer que nos propres morceaux, à terme ?) Non ! On veut que ça reste aussi de la promotion, du partage. 

Il ne nous manque plus qu’une chose : nos tracks. D’ailleurs, on est en train de les composer. On compte faire un clip pour chacune d’entre elles. On trouve cela important, parce qu’il y a très peu d’artistes électro actuels qui en font. C’est aussi histoire, une nouvelle fois, de casser les codes. On veut aussi cibler la scène metal et pas uniquement la scène électro. 

Sinon, Downterra en live, c’est une belle énergie ! Il y a des passages très énervés, notamment en dubstep, deathstep mais aussi en techno ou en neurofunk…et des gros breakdowns de metal évidemment ! Le but, c’est de retourner les foules et de créer une cohésion avec les gens.

ARTHUR

Downterra en live, c’est surtout une belle énergie !

Arthur Alternatif

Quelles sont vos attaches avec la Belgique ?

Comme je l’ai dit, j’ai déjà joué deux fois à des Slow To Core, mais aussi à des Chill2Chill. Maintenant, je travaille en Belgique, en Flandre. Ma compagne est Belgo-Portugaise. Je vis une moitié de la semaine en Belgique, l’autre moitié à Lille.

XTRONX

Mon ingé son, Mathias, est de Bruxelles. C’est le guitariste de Ice Sealed Eyes, je suis un fan absolu de ce groupe. C’est l’un des meilleurs groupes de metal moderne belges actuels ! Je viens très souvent aussi à Bruxelles, c’est près de la maison (Lille). J’ai aussi fait une vidéo avec llamalavalamp (un youtubeur metal belge, nda). C’était trop cool, ça m’a permis de comprendre les rivalités entre flamands et wallons, comment s’organisait la scène, quels sont les groupes phares…J’ai une vraie attache avec la Belgique, parce que c’est un pays qui m’a reçu et que je soutiens. La scène metal belge est vraiment trop bien, il y a beaucoup de groupes qui se développent. Comme Do Or Die – qui a joué au Hellfest -, ou Brutus. Au festival Motocultor, ils avaient joué au coucher du soleil sur la mainstage, j’en ai pleuré !

ARTHUR

Un grand merci à Downterra pour leur temps. Leur premier single, “Tyron”, est en ligne depuis le 19 avril dernier et est disponible sur les plateformes d’écoute. Un mélange détonant, entre neurofunk, metal moderne, rocktronic et breakdown. On adore !

Vous pouvez également découvrir le clip de “Tyron” :

Crédits d’image: Downterra.

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