Le producteur de dubstep allemand Virtual Riot est de retour avec “Stealing Fire”, un album extrêmement abouti. On vous présente l’artiste, avant d’expliquer pourquoi cet album constitue une nouvelle étape importante dans sa carrière.
Virtual Riot : les débuts
Christian Valentin Brunn, de son de scène Virtual Riot, est un DJ et producteur de musique allemand.
Avant de lancer le projet qui fera de lui l’un des musiciens les plus demandés de la scène bass music, ce fan du groupe d’electronicore Enter Shikari produit de l’ambient dubstep et du future garage sous l’alias Your Personal Tranquilliser. Il sort son premier morceau sous Virtual Riot en 2010.
Il commence à attirer l’attention sur des collaborations avec Razihel et Helicopter Showdown et devient l’un des premiers artistes à être signés sur le mythique label de Dodge et Myro, Disciple Recordings. De cette période, on se rappellera de l’incroyable “We’re Not Alone”, sorti en 2014, que Virtual Riot joue encore d’ailleurs lors de ses apparitions.
De porte-étendard de Disciple à star de la brostep
Plus que d’être un porte-étendard de Disciple, Virtual Riot s’installe véritablement comme l’un des leaders de la brostep nouvelle génération. Son identité musicale, oscillant entre bruits robotiques, cuts agressifs et ambiances sombres, lui permet de se démarquer. Son EP “Nightmare“ (2014), est un petit bijou pour l’époque.
Citons également les titres “Alien” avec Dodge & Fuski, “Borg” avec FuntCase, “Dragons”, “Basement Dwellers” avec Barely Alive ou les deux excellents albums “Throwback” et “The Classics”. Notons également son implication dans le projet Chodegang, avec Barely Alive et Dubloadz.
Mais un EP va définitivement lui permettre de passer un palier et de s’installer comme l’une des stars mondiales de la dubstep: “German Engineering”, sorti en 2018. Dans ce dernier, il décide d’innover et de mélanger des sonorités brostep avec celles de la riddim.
Le succès est au rendez-vous. Très vite, les tracks “Pray For Riddim” et “Chop Chop” deviendront des hymnes de la brostep, qui connaît alors un regain de popularité. Lors de la Rampage 2018, il se présente aux côtés de Myro, Barely Alive et PhaseOne pour présenter le label Disciple.
Du statut d’artiste reconnu à celui d’artiste abouti
Lors des années suivantes, Virtual Riot continue à perfectionner son sound design mais surtout, explore de nouvelles choses musicalement. Désormais, il n’hésite plus à ajouter des mélodies émotionnelles, des touches d’hyperpop ou même des éléments issus de la culture asiatique.
Après son monstrueux EP “Save Yourself” en 2019 – qui reste quant à lui très violent -, l’artiste évolue et se met désormais à produire des morceaux s’aventurant souvent vers la melodic dubstep, la future bass, le midtempo ou même la future riddim. Ca y est : Virtual Riot s’assume complètement, et cela va donner un album exceptionnel : “Simulation”, sorti en 2021.
S’ancrant dans un monde à la technologie futuriste, “Simulation” se présente presque comme une expérience de réalité virtuelle et offre un univers unique en son genre. Une œuvre que Virtual Riot n’hésite pas à compléter en concert, soutenu par un VJing époustouflant.
“Stealing Fire”, l’incroyable nouvel album de Virtual Riot
Virtual Riot a parcouru bien du chemin depuis ses débuts, devenant désormais l’un des producteurs les plus demandés au monde et collaborant notamment avec Skrillex et…Justin Bieber.
Après avoir écumé les scènes du monde entier avec “Simulation”, Virtual Riot revient avec “Stealing Fire”, son deuxième album studio, sorti sur Monstercat. Cette sortie marquerait la fin de sa collaboration avec Disciple. Pour la petite histoire, le label aurait été vendu à Bandlez et aurait vu partir de nombreux artistes majeurs.
L’album s’ouvre sur “Embark”, une track d’ambient très immersive. “Stealing Fire”, du nom de l’album, est une petite pépite bass house très entraînante et planante, comme pour emmener l’auditeur dans une aventure. Le second drop, très trap, nous a agréablement surpris.
Fidèle à son art sur “Need/Get”, Virtual Riot hausse le ton sur “Dino Killer”, un gros banger qui nous fait aisément penser à son époque “German Engineering”. Mention spéciale pour le breakdown en fin de track, qui fait son petit effet.
Vient ensuite “Star Destroyer”, intéressant sans plus, et la collaboration avec l’icône du midtempo Rezz, “Give In To You”.
“Scorched Earth” est quant à lui l’un des morceaux les plus innovants de l’album. Que ce soit par ses vocaux un peu mystiques faisant penser à du Skrillex, le gros kick techno sur le premier drop, le second drop en house mélodique ou encore la référence à l’intemporel “Near Dark” de Burial dans la partie future garage. Un superbe hommage à l’une des plus grandes légendes de la musique électronique.
Après un interlude intitulé “Impending”, suit le très bon “Believe What You Want”, entre agressif et mélodique. Du Virtual Riot pur jus, comme on l’aime. Bien plus calme, “New Energy” est une sympathique et apaisante balade future bass. Virtual Riot fait ensuite un beau petit clin d’œil en remixant son titre drum and bass “Nights on Fire” datant de 2013, et y incluant des samples de…Skrillex.
On est assez surpris sur le titre drumstep “Ridiculous”, où l’artiste mélange éléments orientaux et sonorités métalliques. “VROOM” est également assez expérimental, tandis que le très émotionnel “Reconnect” est très sûrement l’un des meilleurs morceaux de l’album. L’album se termine sur “Black Sands”, un très bel interlude, qui annonce le dernier morceau, “Holding On To Smoke” avec Raven Grey, une excellente production UK Garage/House mélodique.
Conclusion ?
Avec “Stealing Fire”, Virtual Riot revient sur un album bien plus sombre que “Simulation”. On retiendra la diversité assez folle qui y est présente ainsi que la volonté de toujours expérimenter. On notera enfin la très grande cohérence des morceaux, tous empreints du même esprit.
Un très bon album donc, bien équilibré, qui prouve une fois de plus que Virtual Riot est l’un des meilleurs artistes de musique électronique, tous styles confondus. On a très hâte de le voir à la Rampage Weekend 2025, où il présentera d’ailleurs son live pour la toute première fois !
Crédits d’image: Virtual Riot Deezer, OHDAGYOPHOTO.