Notre compte-rendu de la Rampage Open Air 2023. Le week-end dernier se tenait au KristalPark de Lommel la 3e édition de la Rampage Open Air. Un festival uniquement dédié à la bass music et à ses différents genres, organisé par le géant belge Rampage. 7kulturs s’y est rendu et vous livre son compte-rendu. Retrouvez également notre top 10 en bas de l’article.
Rampage Open Air 2023
Vendredi
Pas de jeudi pour nous, responsabilités obligent. Dommage, on aurait bien aimé (re)voir des artistes comme Apashe, Bizo, Ecraze, BVSSIC, Badphaze, Poklypz ou encore la légende DJ Hazard.
Dès notre entrée sur le festival, nous découvrons pas moins de 6 scènes. Direction la scène Dubstep (la Storm). Notre premier concert du festival sera le français WODD, réputé pour sa dubstep hybride. Le set est plutôt chouette, diversifié. Il s’amuse à poser quelques parties disco/eurodance. L’utilisation de sa guitare MIDI apporte une (légère) valeur ajoutée.
Nous entrons ensuite dans la scène principale du festival, le Dome. La scénographie de cette assez grande salle couverte est assez sommaire, uniquement ornée d’écrans LED, mais diablement efficace. Place au légendaire trio britannique Gentlemen’s Club, formé par 50 Carrot, Coffi et Soloman. Dans le délire UK Bass/Deep Dubstep, on fait difficilement mieux. Cela fait toujours plaisir de les voir derrière les platines, eux qui ne se prennent absolument pas au sérieux et dégagent une énergie communicative.
Il n’est à peine que 19 heures que nous sommes déjà confrontés à plusieurs conflits horaires : qui choisir entre Goddard, Fred V B2B NU:TONE, Gladde Paling et Soltan ? Notre choix se porte sur le dernier, prodige dubstep qui, enfin, est de passage en Belgique. Nous ne sommes pas déçus. L’Iranien nous propose un mix dynamique, porté par ses sonorités orientales, des classiques et quelques exclus.
Un nouveau constat nous saute aux yeux : l’ambiance de la scène dubstep est, déjà, absolument folle. Elle monte de plusieurs crans lorsqu’Aweminus et Syzy nous offrent un B2B du feu de dieu, entre riddim et tearout. Que dire ensuite lorsque c’est Infekt qui prend le relais, et se montre fidèle à lui-même en détruisant totalement la Storm.
Notre première soirée à la Rampage Open Air est intense. Clairement, pas le temps de respirer. Nous faisons des aller-retour entre la Storm et le Dome pour profiter de Metrik B2B Grafix, Wooli, Riot Ten et Nimda – qui remplace Midnight Tyrannosaurus.
Le meilleur set de la journée sera celui en clôture de la scène dubstep : Virtual Riot, qui, comme il nous l’annonce lors de son entrée sur scène, nous aura complètement envoyé dans l’espace avec ses visuels et son set toujours plus proches de la perfection.
Samedi
Après une première journée de très haute facture, nous nous réveillons un peu tard. La faute à une silent disco installée à l’entrée du camping, se tenant dans la Moon – une scène à la configuration 360°. Autant vous dire que le camping a fait la fête toute la nuit.
A peine le temps de nous remettre de nos émotions, nous débarquons juste à temps pour un B2B exclusif. Entre Madcore et Obey, deux figures de proue de la scène riddim actuelle. La rencontre entre ces deux artistes est tant incongrue que leur set détonant, entre gros doubles et bangers acharnés. On ne se lassera jamais de l’humour de Madcore, qui se permet même de prétendre que son comparse derrière les platines est…Skrillex.
MVRDA prend ensuite place. Pour une fois, le Britannique qu’on a l’habitude de voir avec Infekt ou Samplifire est seul derrière les decks. Tant mieux, car il étale toute sa technique et enchaîne les morceaux à une vitesse folle.
Nous venons de vivre l’un des meilleurs sets de cette édition, mais nous ne sommes sans doute pas prêts pour ce qui arrive dans le Dome : Panda Eyes. Cette fois venu seul après son superbe B2B l’an dernier avec Nasko, le Suisse nous offre un set d’une qualité rare. La sélection des morceaux est super variée, très originale. Portée également par des visuels d’un niveau rarement vu en Belgique. Une véritable claque !
A peine le temps de débriefer de l’incroyable set auquel nous venons d’assister, nous nous dirigeons à nouveau vers la Storm, où se produisent LAYZ et Calcium. Encore un B2B exclusif, entre deux noms qui tournent énormément en Amérique du Nord. Une petite déception, malgré notre grande admiration des deux artistes. Leurs styles ne correspondent pas énormément, et leurs sons ne semblent pas avoir assez de profondeur.
Nous allons donc nous consoler à la Church, scène où sont mis à l’honneur des artistes historiques de la bass music. Les fans de longue date de dubstep se rappelleront sans doute de Roksonix, qui nous pond un set empli de nostalgie. De nombreux classiques y passent, notamment le « Decisions » de Borgore ou « Bass Cannon » de Flux Pavilion. Il termine par son hymne intemporel, « Music In Me ».
Nous repassons ensuite vite au camping, histoire de nous sustenter. De retour sur le site, un nouveau conflit horaire survient, qui briserait presque nos cœurs de bassheads. Craze, Liquid Stranger, Doctor P et Hamdi sont en effet programmés en même temps. Notre préférence ira finalement au patron du label WAKAAN, dont les apparitions en Europe sont extrêmement rares. Sans regrets, tant ce style de dubstep manque cruellement dans ce genre d’évènement.
Retour à la scène Church, avec un set absolument incroyable. Celui d’Ivy Lab. Oscillant entre deep, breaks et trap, le groupe Britannique s’est fait connaître ces dernières années pour sa volonté de refuser la catégorisation dans un genre spécifique. Cela restera parmi les meilleures prestations de cette ROA 2023.
Dernier concert du samedi, LE grand headliner de cette édition : Subtronics, bien sûr. Le Dome est rempli à craquer, le public impatient comme jamais. L’Américain débarque et envoie l’un de ses sets les plus mémorables. Les réactions hallucinées et les pogos s’enchaînent au rythme des tracks acharnées de l’Américain, qui déchaîne totalement les festivaliers durant une heure entière. Un moment d’histoire, tout simplement.
Dimanche
Pour la dernière journée du festival (snif), nous décidons d’arriver plus tôt sur le site. Nous assistons à la fin du set de NVDRZ et JoeB, deux étoiles montantes. L’un des B2B que nous attendons le plus du festival arrive alors : celui entre Chime, Skybreak et Kaval. Un set melodic dubstep/future riddim, idéal pour un dimanche après-midi. Les trois compères se relayent dynamiquement, nous balancent plusieurs classiques, mais aussi des doubles assez inattendus. Enorme !
Un (tout) petit peu de douceur, avant d’assister à TOOG X GOOT, le projet axé riddim de Samplifire et MVRDA. La Storm monte en pression, explose déjà par moments. Et il n’est que 17h !
Nous décidons de faire une petite pause DnB, et de nous diriger vers le tunnel. Cela nous permet de faire une très agréable découverte : celle de Latesleeper, qui devait se produire avec Gyrofield. Un petit passage pour écouter Jakes, et nous voyons une foule dingue se diriger vers le Dome. Bien entendu, c’est pour aller écouter Hedex, qui ne cesse de monter en puissance depuis la lancée de son live « My Home Is The Rave ». Sans être mauvais, son set ne change pas énormément de celui qu’il avait proposé lors de l’édition de mars au Sportpaleis.
Retour ensuite à la Storm, où nous allons vivre deux sets monstrueux : Muerte B2B Jiqui et Samplifire B2B Automhate. La fine fleur de la dubstep moderne, celle qui dégage une violence et une énergie à la limite du descriptible. On regrettera sans doute un peu le fait qu’Automhate n’ait pas assez joué de ses tracks mélodiques.
Autre exclusivité : le génie Blanke. Une véritable chance de voir ce prodige, protégé notamment de Seven Lions. Son set est très varié, oscillant entre la brostep et le midtempo.
Nous repassons ensuite au Dome, où Sullivan King joue la fin de son set. Nous avons enfin l’opportunité de le voir, après son annulation à l’édition de mars. Son petit passage en DnB fait bien plaisir.
Que serait une Rampage sans Eptic ? Les sets du Belge sont toujours une valeur sûre, faits dans leur quasi-totalité de ses propres morceaux. Une nouvelle fois, il nous aura laissé bouche bée. Le moment où il joue « Wall Of Death » avec Marauda et que la foule entière se coupe en deux avant de faire un immense pogo restera parmi les épisodes marquants de cette ROA 2023.
Il nous reste deux sets, pour nous achever : ATLiens, puis Ray Volpe. Le premier, d’une violence absolue, nous atomise totalement. On ne se souvient vraiment pas d’un meilleur set de leur part. Pareil pour le second, qui est parvenu à faire encore mieux que lors de son passage en mars !
Notre verdict : il va vraiment falloir attendre un an ?
Vous l’aurez sans doute compris en lisant cet article : cette édition de la Rampage Open Air s’est rapprochée de la perfection, à de nombreux égards.
D’abord, au vu de la line up qui était tout simplement fantastique et qui regorgeait tant de pépites que de grosses exclusivités. Si la Rampage veut rivaliser avec les plus gros festivals bass music du monde, elle a clairement emprunté le bon chemin.
Ensuite, au vu de la production complète du festival, tant au niveau sonore que visuel. Il suffit de voir l’évolution folle de la scène dubstep sur un an, ou l’inclusion d’une superbe scène 360°.
Enfin, on se rappellera encore longtemps de cette incroyable silent disco, où plusieurs DJs qui s’étaient produits la journée mixaient à nouveau dans plusieurs canaux, retransmis dans des casques distribués au public. Une dinguerie !
Notre top 10
10. MVRDA
9. Automhate B2B Samplifire
8. Muerte B2B Jiqui
7. Roksonix
6. Ivy Lab
5. Chime B2B Skybreak B2B Kaval
4. Ray Volpe
3. ATLiens
2. Subtronics
1. Panda Eyes
Crédits d’image: Rampage.