Le monstre Midnight Tyrannosaurus sort « The Gauntlet », âmes sensibles, s’abstenir. Midnight Tyrannosaurus fait partie de ces artistes qui ont marqué une génération de par la violence de leurs tracks, leur univers sombre et leur signature sonore si reconnaissable. Le DJ/Producteur américain est de retour avec un très obscur et féroce EP, intitulé « The Gauntlet ».
Midnight Tyrannosaurus, icône de la Deathstep
Etabli en Floride, Midnight Tyrannosaurus lance son projet en 2011. Alors que la Dubstep est en pleine mutation, un sous-genre très sombre et spécialement violent fait son apparition : la Deathstep. Parmi les figures de proue, on retrouve des artistes tels que Code:Pandorum, Dubloadz, KRAM, Sadhu, Bratkilla, Getter (oui, oui, le même qui a fait le désormais célèbre « Visceral »), Megalodon, D-Jahsta, et donc ce bon vieux Midnight Tyrannosaurus.
Très vite, il se fait remarquer avec des releases sur I.AM. Audio et Prime Audio. Déjà à l’époque, il semble avoir trouvé la recette imparable : emprunter des codes à la Deathstep dans son aspect très métallique, tout en utilisant de nombreux samples vocaux afin de donner à ses productions un côté plus dynamique, et extravagant.
En 2016, il sort un EP sur l’immense label Never Say Die Records, « The Fossil ». Suivront ensuite « Kadaversaurus » – avec Kadaver – et l’excellent « From The Depths ». C’est d’ailleurs dans cet EP que ressortiront deux sons iconiques : « Supreme Symbiote » et ce banger jazzy-horrifique qu’est « Brain Sludge ». Notons enfin de cette période ultra-productive le fameux « Jurassic » avec Megalodon.
Un monstre, aussi en live
Midnight Tyrannosaurus a ensuite continué à produire régulièrement, notamment sur Never Say Die, devenant l’un des leaders des compilations « Black Label » – la branche plus sombre et moins polyvalente du regretté label. Se faisant un peu plus discret, il sortira tout de même quelques très bonnes productions, notamment « Banana Planet » ou son incroyable remix du tube « All You Need To Know » de Gryffin et Slander.
C’est à cette période-là que l’Américain se fait connaître pour ses prestations scéniques. Il collabore avec le légendaire Figure dans le cadre de plusieurs B2B. La rencontre de l’univers jurassique de « MT » avec celui de Figure, célèbre pour ses albums « Monsters » où il remixe des bandes-son de films d’horreur, est parfaite.
En solo, Midnight Tyrannosaurus étale progressivement une maîtrise assez impressionnante derrière les platines. Enchaînant les morceaux et les double drops à une vitesse démentielle, il ne veut laisser aucun répit au public. Sa track selection est également irréprochable, mettant en avant des artistes émergents. Comme lors d’un set au Lost Lands, où il n’a joué pendant une demi-heure que des sons d’artistes n’étant pas présents au festival.
Pour vous faire une idée, on vous conseille sa prestation au Lost Lands 2019 ou à la Rampage 2022. Mais personnellement, notre set préféré, c’est celui qu’il avait prévu pour la Rampage 2020 – annulée pour cause de vous savez quoi…- et qu’il avait tout de même joué dans un livestream.
Midnight Tyrannosaurus sort « The Gauntlet », la claque
L’annonce de la sortie de cet EP nous avait rendus plutôt impatients. La raison ? Bien sûr, le retour de Midnight Tyrannosaurus dans un projet d’envergure, mais aussi et surtout le fait que tous les morceaux de ce dernier sont des collaborations.
Ainsi, l’ambiance de « The Gauntlet » est d’une ambiance extrêmement sombre, voire médiévale comme le prouve la première collab, avec Stepps. Rarement, un son de MT nous aura autant laissé bouche-bée par sa violence et son esprit gore. Et ce n’est que l’intro de l’EP.
La suite est agréablement surprenante. Ce n’est pas un simple EP, c’est un projet dans son ensemble, une histoire dans les profondeurs d’un monde fantastique dominé par le mal (oui, oui, on pense clairement à la fameuse série animée Berserk).
« Gluttonous Heretic », avec Jiqui, est un pur bijou tearout. Vient ensuite « Festering » avec l’étoile montante Nosphere. Plus dans le style de Midnight Tyrannosaurus, mais avec des touches reconnaissables du producteur hongrois.
« Shade of Morswood », avec le Français Samplifire, était très attendu quand on connait la réussite de ce dernier sur ses récents projets, similaires avec l’esprit de « The Gauntlet ». Pour le coup, on dirait plutôt qu’on est un peu déçus, même si le second drop est franchement sympa !
La collab avec l’artiste tearout D’Lion vaut le détour, pour sa partie Drumstep mais surtout pour sa partie narrative qui installe une cohérence volontaire et incroyablement réussie avec le dernier morceau, une collaboration Deep Dubstep avec Jiqui !
Notre verdict ? un retour au premier plan !
Pas besoin d’y aller par quatre chemins : cet EP est selon nous une indéniable réussite. Midnight Tyrannosaurus est d’abord parvenu à créer une ambiance, un univers. Rassurant ainsi ceux qui pouvaient penser que son style s’essoufflait au fil du temps, il a démontré qu’il pouvait se renouveler. Tout en mettant en avant des artistes émergents voire influents de la scène tearout/dubstep actuelle.
Dans la foulée de la sortie de cet EP, Midnight Tyrannosaurus a annoncé une tournée en Amérique du Nord. Parmi les artistes qui soutiendront cette « expérience audiovisuelle », on retrouve Sisto, Hukae, Jiqui, Hamro, Inaktiv et Mother Lotus.
Et en Europe ? Et bien, il sera bien sûr présent ce week-end dans le cadre de la Rampage Open Air, au KristalPark de Lommel. Ce sera aussi pour lui l’occasion de présenter au public belge ce nouvel EP. Rendez-vous à la Storm, ce vendredi 23h à minuit ! L’EP est disponible sur toutes les plateformes d’écoutes.
Crédits d’image: Insomniac.